Les rapaces diurnes

Actions menées sur les rapaces diurnes rares nichant en Sarthe

Ces espèces sont très sensibles en période de reproduction. Leurs lieux de nidification sont pour la plupart situés en secteurs privés. La LPO Sarthe œuvre chaque année à entretenir de bons rapports avec les propriétaires en limitant les accès aux sites.

Les suivis des rapaces nicheurs rares de la Sarthe sont assurés par des salariés et des bénévoles. Ils requièrent une certaine expérience. 

Trois espèces font actuellement l’objet de suivis approfondis en Sarthe : Busard cendré, Faucon pèlerin et Balbuzard pêcheur.


Busard cendré (Circus pygargus)

FICHE D’IDENTITE

Nom français : Busard cendré
Nom scientifique : Circus pygargus
Longueur : 45-50 cm

Caractéristiques : Mâle a un plumage gris avec les pointes des ailes noires et une barre alaire noire ; femelle brune dessus, chamois rayé dessous et possède un croupion blanc

Nid : Au sol dans une dépression profonde tapissée d’herbes.

Reproduction :  3-5 œufs blancs bleutés, mi-mai à  mi-juin.

Alimentation : Rongeurs, petits oiseaux, insectes, batraciens,  reptiles, parfois des lapereaux…

Crédit photo : R. Pellion

Les plaines agricoles françaises vivent aux rythmes des rotations culturales et des campagnes de remembrement. Face à ce milieu aux fortes pressions anthropiques et aux grands enjeux économiques, l’avifaune doit faire preuve de capacités d’adaptations nécessaire à sa survie. 

C’est le cas du Busard cendré qui, autrefois inféodé aux landes et aux marais, est maintenant un nicheur habitué aux cultures céréalières essentiellement. Mais le busard niche au sol, et cette adaptation n’est pas sans danger. Une nichée tardive ou une moisson précoce est en général synonyme de destruction de la nichée par les machines agricoles. C’est là une cause directe du déclin de l’espèce observé en Europe. 

L’intervention humaine par la mise en place de protection grillagée autour des nids est nécessaire, mais ne peut se faire sans la participation de volontaires passionnés et le consentement des agriculteurs. Le lien social qui se crée entre les différents acteurs est primordial au bon déroulement des opérations de protection de cette espèce à forte valeur patrimoniale et permet d’envisager une collaboration à long terme. 

En Sarthe, la population est estimée à 8 – 13 couples (MARCHADOUR ET SECHET, 2008) mais un suivi inégal de l’espèce en fonction des années et des plaines abritant potentiellement des couples ne permet pas de mettre en évidence l’évolution des effectifs dans le département.

C’est pourquoi depuis 2012, un groupe de bénévoles, stagiaires et volontaires en service civique suivent chaque année la reproduction du Busard cendré sur les plaines de Conlie, du Saosnois-Chérancé, de Chantenay-Villedieu et de Parcé-sur-Sarthe. Ce suivi a pour objectifs d’ :

  • Estimer les effectifs de Busard cendré sur le département ;
  • Protéger les nichées ;
  • Sensibiliser les agriculteurs à la protection de cette espèce.

Pour plus d’informations, concernant l’espèce : http://rapaces.lpo.fr/busards/presentation


Faucon pèlerin (Falco peregrinus)

FICHE D’IDENTITE

Nom français : Faucon pèlerin
Nom scientifique : Falco peregrinus
Longueur : 38-50 cm
Poids : 560-1000 g

Caractéristiques : Capuchon noir uni et large moustache noire ; dessous blanc moucheté et barré de sombre sur le ventre ; dessus bleu ardoise.

Nid : Dépression peu profonde sur les falaises rocheuses, du bord de mer jusqu’à la montagne.

Reproduction : Portée de 3-4 œufs – 29-32 jours d’incubation –  1 fois par an en mars-juillet.

Alimentation : Oiseaux.

Crédit photo : C. Kérihuel

En France, les effectifs des faucons pèlerins ont beaucoup varié au cours du XXe siècle. Si au début des années 1900, les populations étaient florissantes, une chute brutale des effectifs s’est produite entre les années 1950 et 1960, le ramenant à moins de 200 couples nicheurs sur le territoire national. 

Les causes de cet effondrement furent la pression de chasse, mais surtout la contamination chimique de l’environnement par des substances organochlorées utilisées en agriculture comme traitement phytosanitaire. Les faucons pèlerins étant en haut de la chaine alimentaire, les proies qu’ils capturaient, étaient contaminées, ce qui avait pour conséquence de les intoxiquer ou de les rendre stériles. 

Depuis l’interdiction de ces substances et la protection de l’espèce, les populations françaises ont connu un redressement spectaculaire : de 800 à 1000 couples en 1997, puis de 1100 à 1400 couples en 2000. 

 Malgré une recherche bibliographique, il n’y a pas de trace de nidification en Sarthe du Faucon pèlerin. Les observations n’ont été faites que sur des sujets erratiques en hiver. 

Le premier cas de reproduction avéré n’a été observé qu’en 2016 sur la carrière GSM du Châtelet à Ségrie (voir l’article dans La revue de Lacampagne 16 : 21-23). 

Dès 2016, des salariés et bénévoles ont alors mis en place un suivi régulier dont les objectifs sont les suivants:

  • contrôler le couple et évaluer son succès de reproduction ;
  • maintenir des contacts avec le propriétaire de la carrière où l’espèce est installée afin d’assurer au mieux les conditions de ce suivi (une convention a été passée entre la LPO France, la LPO Sarthe et GSM) ;
  • rechercher de nouveaux sites potentiels de nidification en Sarthe.

Pour plus d’informations, concernant l’espèce :http://rapaces.lpo.fr/faucon-pelerin/presentation


Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus)

FICHE D’IDENTITE

Nom français : Balbuzard pêcheur
Nom scientifique : Pandion haliaetus
Longueur :
50-58 cm
Poids : mâle 1400 g, femelle 1700 g

Caractéristiques : Masque sombre sur les yeux, dessus brun et dessous blanc, base du bec jaune vif, dessus brun foncé, serres jaunes et cou très court.

Nid : Site tranquille, élevé, offrant un large champ visuel, souvent à proximité des lieux de pêche 

Reproduction : Portée de 2-3 œufs blanchâtres mouchetés de brun-rougeâtre, en avril-mai.

Alimentation : Poissons.

Crédit photo : G. Carreau

Autrefois prisé comme objet de collection et chassé pour son régime alimentaire strictement piscivore qui faisait de lui un concurrent direct pour les pêcheurs, le Balbuzard pêcheur (Pandion haliaetus) a totalement disparu de France continentale en 1903. La loi du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature a perl=mis un retour timide et progressif de balbuzards sur le territoire. C’est en 1984 qu’un premier couple est observé dans la région Orléanaise et il donnera naissance à trois jeunes. En 1999 est mis en place le premier Plan National de Rétablissement du Balbuzard pêcheur. La région Orléanaise est l’un des noyaux de recolonisation avec la forêt de Chambord. Une quarantaine de couples est recensée en 2016 sur le territoire français et 87 en 2019. En France il est aujourd’hui classé comme Vulnérable (VU) sur la Liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine et il fait actuellement l’objet d’un Plan National d’Action (PNA) pour la période 2020-2029.

C’est en 2014 qu’une première tentative de nidification est observée en Sarthe. De 2015 à 2017 un couple revient en Sarthe chaque année pour la reproduction. En 2018, une seconde femelle est observée sur le site et sera, au cours des années suivantes, revue avec un mâle. Depuis, les succès de couvaison alternent entre les deux couples. Il n’y a jamais eu deux nichées réussies en même temps.

Le suivi de la saison de reproduction 2023 a permis d’observer un couple avec trois jeunes à l’envol sur le site historique et une femelle toute seule.

Les prospections de lignes THT n’ont pas permis la découverte d’autres couple. Néanmoins, en août 2023, un bénévole a identifié un nid sur support naturel (pin mort). Deux jeunes volants ont été observés à plusieurs reprises.

Néanmoins, la situation précaire du nid (bout de branche du pin mort) nécessitait une intervention pour assurer la reproduction du couple en 2024. C’est pourquoi, la LPO Sarthe a commencé à organiser, fin 2023 la mise en place d’une plateforme sur un pin proche. Mise en place prévue de la plateforme fin février 2024. Des échanges et visites sur site ont eu lieu avec le propriétaire de la parcelle, le gestionnaire forestier, la DDT et la LPO Sarthe afin que ce projet puisse arriver à termes.

Pour plus d’informations, concernant l’espèce : http://rapaces.lpo.fr/balbuzard/presentation

Scroll to top